
Face aux enjeux croissants liés à la gestion durable de l’eau, la filière électronique s’adapte. Cet article met en lumière une solution mise en œuvre par Accelonix France et Veolia (Aquadem) pour recycler l’eau de rinçage d’une machine de nettoyage (PCBA, écrans de sérigraphie), en boucle fermée et sans rejet.
SOMMAIRE
- L’eau, enjeu stratégique pour l’industrie
- La filière électronique : des usages ciblés, une vigilance constante
- L’eau dans les procédés de fabrication électronique : un usage ciblé, mais indispensable
- Étude de cas – Nettoyage de cartes électroniques : vers le zéro rejet grâce au recyclage en boucle fermée
- Les bénéfices d’une approche circulaire
- Vers une industrie électronique sobre, résiliente et compétitive
L’eau, enjeu stratégique pour l’industrie
Dans le cadre du Plan Eau lancé en mars 2023, l’État français a fixé un objectif clair : réduire de 10 % les prélèvements d’eau à l’horizon 2030. Pour y parvenir, l’industrie est appelée à faire sa part, notamment à travers des projets de recyclage, d’optimisation des usages, et d’innovation dans la gestion de la ressource. La filière électronique, bien que peu consommatrice à l’échelle nationale, est directement concernée. Certaines étapes de production nécessitent une eau d’une qualité exceptionnelle, et la stabilité de l’approvisionnement devient un enjeu stratégique.
La filière électronique : des usages ciblés, une vigilance constante
Composée de fabricants de composants, de sous-traitants, d’intégrateurs de systèmes et de spécialistes des logiciels embarqués, la filière électronique mobilise l’eau à des étapes précises : rinçage de circuits imprimés, traitement de surface, refroidissement ou encore production d’eau ultra pure. Elle représente moins de 0,5 % des prélèvements industriels français, mais elle a intégré de longue date la nécessité d’une gestion raisonnée.
Aujourd’hui, plus de 80 % de l’eau utilisée est restituée au milieu naturel ou recyclée dans les processus. Ces efforts contribuent non seulement à la résilience environnementale, mais aussi à la continuité de production, notamment en période de tension sur la ressource.
L’eau dans les procédés de fabrication électronique : un usage ciblé, mais indispensable
Si les volumes d’eau mobilisés par la filière électronique sont relativement limités, leur importance dans les procédés industriels est capitale. Dans la production de composants, l’eau est utilisée sous forme d’eau ultra pure, notamment pour le rinçage de plaquettes en environnements contrôlés (salles blanches), où la moindre particule peut affecter la qualité de production. Elle intervient aussi dans le refroidissement des équipements, le traitement de l’air, et le maintien des conditions de fabrication optimales.
Dans la fabrication des circuits imprimés, l’eau intervient à différentes étapes : brossage mécanique, traitements chimiques de surface, rinçages successifs, ou encore nettoyage post-brasage. Ces étapes nécessitent une eau de qualité stable, souvent déminéralisée, pour éviter les résidus et garantir la fiabilité électrique des assemblages.
D’autres acteurs comme les fabricants de connecteurs utilisent l’eau pour les procédés de traitement de surface, critiques pour l’adhérence des couches métalliques et la conductivité. Enfin, certains usages transversaux comme la protection incendie ou le refroidissement d’urgence viennent compléter ce panorama. Dans tous les cas, l’eau reste un vecteur de performance industrielle qu’il convient de préserver.
Étude de cas – Nettoyage de cartes électroniques : vers le zéro rejet grâce au recyclage en boucle fermée



Un sous-traitant français, spécialisé dans l’assemblage de cartes électroniques, a récemment engagé une modernisation de son outil de production. L’enjeu était double : optimiser les performances de nettoyage tout en intégrant une démarche de sobriété hydrique. Le client ne souhaitait plus fonctionner en eau perdue, ni multiplier les rejets liquides, souvent coûteux à traiter et contraignants à surveiller sur le plan réglementaire.
La division Production d’Accelonix France, distributeur indépendant de solutions et équipements pour la fabrication de cartes électroniques, a été sollicitée pour définir une solution sur mesure. L’approche retenue a consisté à coupler une machine de nettoyage Systronic CL902 à un système de traitement et de recyclage de l’eau. Pour concevoir cette boucle fermée de rinçage, Accelonix a fait appel à l’expertise de Veolia, en s’appuyant sur la solution Aquadem, spécifiquement développée pour produire de l’eau déminéralisée et recycler les effluents industriels.
Le système repose sur une double stratégie. D’un côté, une unité Aquadem assure la déminéralisation de l’eau (eau DI) avec une résistivité supérieure à 14,5 MΩ.cm. De l’autre, une unité de filtration en série, composée d’un cylindre de charbon actif et d’un autre de résine mixte, traite les eaux de rinçage avant leur réinjection. La boucle est ainsi entièrement refermée. La conductivité est surveillée en continu afin de garantir une valeur inférieure à 5 µS, assurant ainsi la stabilité du nettoyage.
Les bénéfices d’une approche circulaire
La mise en œuvre de ce dispositif a permis au client d’atteindre plusieurs objectifs à la fois économiques, environnementaux et techniques. Le volume d’eau neuve consommée a été considérablement réduit, tandis que les rejets vers les réseaux ont été supprimés. La régularité du nettoyage, essentielle pour des assemblages de haute précision, est assurée grâce à la stabilité de la qualité de l’eau. Enfin, l’exploitation reste souple : les cartouches filtrantes sont remplacées à intervalle régulier via le réseau Veolia, sans interruption de production ni logistique complexe.
Ce projet illustre également un modèle de coopération efficace entre un intégrateur industriel (Accelonix), un expert du traitement de l’eau (Veolia) et un utilisateur final, autour d’une problématique à la fois technique et environnementale. Il démontre que des solutions concrètes et immédiatement activables existent pour répondre aux ambitions du Plan Eau, tout en renforçant la compétitivité industrielle.
Vers une industrie électronique sobre, résiliente et compétitive
L’exemple de cet EMS montre que sobriété hydrique et performance industrielle ne sont pas incompatibles, bien au contraire. L’enjeu n’est pas seulement de limiter les consommations, mais de les inscrire dans une logique de résilience et d’optimisation continue. À travers ce type d’initiative, la filière électronique française contribue activement à la transition environnementale de l’industrie, tout en renforçant sa capacité à produire localement, de manière durable.
Accelonix France, en tant que partenaire technologique des industriels de l’électronique, entend poursuivre cet engagement, en proposant des solutions concrètes, reproductibles et adaptées aux enjeux du secteur.